L’aventure d’Audrey sur TikTok a commencé de manière assez simple, peu après le confinement lié à la pandémie du Covid-19 en 2020. Comme beaucoup de personnes à cette période, elle a cherché de nouveaux moyens de s’occuper et d’explorer ses centres d’intérêt. Ayant déjà une expérience de création de vidéos sur le réseau social Snapchat, elle a été intriguée par le nouveau réseau social Tiktok qui prenait de l’ampleur. “J’ai vu qu’il y avait un nouveau réseau social qui avait fait son apparition, et je me suis dit, pourquoi ne pas me lancer dessus ?”, se souvient-elle. C’est ainsi qu’elle a posté ses premières vidéos, sans trop se préoccuper de l’accueil qu’elles recevraient.

Des contenus authentiques et passionnés

Dès le début, Audrey a choisi de se concentrer sur ce qui la passionnait le plus : la cuisine. “Quand j’ai commencé, c’était toujours de la cuisine, parce que c’est ce qui me passionne. J’adore la cuisine, explique-t-elle avec enthousiasme. Cependant, ses débuts étaient marqués par une certaine discrétion. Soucieuse de préserver son anonymat, elle se contentait de publier des montages vidéo avec de la musique en fond, sans montrer son visage ni utiliser sa voix.

Mais au fil du temps, elle a pris confiance et a commencé à évoluer dans son style de présentation. “Aujourd’hui, c’est complètement différent. Je montre mon visage, je parle, je fais mes voix off moi-même, parce que je pense que c’est ce que les gens aiment aussi chez moi,” confie-t-elle. Cette évolution a permis à Audrey de créer une connexion plus forte avec son audience, qui apprécie autant ses recettes que sa personnalité chaleureuse et son dynamisme.

La jeune dame met aussi en lumière les mets traditionnels du Burkina Faso. À travers ses vidéos, elle partage non seulement des recettes, mais aussi une part de la culture culinaire burkinabè, contribuant ainsi à la faire découvrir à un public international. Cette promotion des mets et des produits locaux renforce davantage son lien avec ses abonnés.

Une communauté grandissante

Aujourd’hui, “La Wagalaise” compte environ 369 000 abonnés sur TikTok, un chiffre important surtout au Burkina Faso qui témoigne de l’impact de son contenu. Pourtant, pour elle, le nombre d’abonnés n’est pas une fin en soi. “Je n’ai pas forcément d’objectifs en termes d’audience, comme atteindre 500 000 abonnés. Non, c’est vraiment une passion, c’est parce que j’aime partager ce que je fais avec les gens,” insiste-t-elle. Cette approche décontractée et authentique est sans doute ce qui attire tant de personnes vers son compte. Audrey attribue une grande partie de son succès à sa personnalité et à l’authenticité qu’elle injecte dans ses vidéos. “Je pense que c’est ma touche personnelle qui plaît aux gens. Ma façon de m’exprimer, mon enthousiasme en voix off, et le fait que je reste fidèle à moi-même,” dit-elle. Elle reconnaît aussi que ses débuts se sont faits grâce à la qualité de ses recettes, mais que c’est sa personnalité attachante et son énergie communicative qui fidélisent son public.

Une sélection rigoureuse des potentiels partenariats

En matière de partenariats, “la Wagalaise” se montre très sélective. Elle reçoit de nombreuses propositions, mais n’accepte que celles qui correspondent à ses valeurs. “Je fais vraiment très attention à ce que je publie. Pour moi, il est crucial de contrôler la qualité des produits pour lesquels je fais de la publicité,” déclare-t-elle. Cette rigueur découle de son engagement à ne jamais induire son audience en erreur. “Je veux être sûre que ce que je vais dire n’est pas un mensonge. Je refuse de faire de la publicité mensongère,” ajoute-t-elle, précisant qu’elle préfère décliner les offres qui ne sont pas en accord avec ses principes. Cette sélection impacte les rendements qu’elle aurait pu engendrer avec la création de contenu.

Les défis d’une créatrice de contenus

Être une créatrice de contenus influente n’est pas chose aisée. Audrey doit jongler entre ses différentes responsabilités, notamment son rôle de mère, son travail, et son activité sur les réseaux sociaux. “C’est prenant, ça me prend du temps sur mon temps de sommeil ou de loisirs, mais je le fais parce que j’apprécie ça,” admet-elle. Malgré ces défis, elle continue de produire du contenu régulièrement, trouvant toujours du temps pour ses montages et ses publications, même si cela empiète parfois sur ses moments de repos.

L’autre aspect non négligeable de son activité est l’investissement financier que cela représente. Que ce soit pour acheter des ingrédients coûteux pour ses recettes ou pour financer des sorties dans des restaurants qu’elle partage ensuite avec ses abonnés, Audrey supporte elle-même la majorité des frais. “Quand je décide d’aller visiter un restaurant, 90 % du temps, c’est à ma charge. Ça a un coût, ”explique-t-elle, soulignant que malgré tout, elle continue par passion et pour le plaisir de partager ces expériences avec sa communauté.

Comme tout créateur de contenus, Audrey n’échappe pas aux commentaires négatifs. Cependant, elle a adopté une stratégie simple pour y faire face : le blocage. “Je bloque. Si quelqu’un n’apprécie pas ce que je fais, je préfère le bloquer pour éviter les tensions inutiles,” dit-elle. Pour elle, cette approche permet de maintenir une atmosphère positive sur sa page et d’éviter des conflits inutiles.

Alors que de nouvelles plateformes émergent, Audrey reste concentrée sur celles où elle est déjà active, notamment Facebook, Instagram et TikTok. “Je préfère ne pas trop m’éparpiller et continuer à offrir un contenu de qualité à ma communauté,” déclare-t-elle. Consciente de ses limites, elle préfère se concentrer sur ce qu’elle maîtrise déjà, plutôt que de se disperser sur trop de plateformes au risque de sacrifier la qualité de son contenu.

Audrey encourage les gens à suivre des créateurs qui apportent une réelle valeur ajoutée à leurs contenus. “Il y a beaucoup de choses positives sur les réseaux sociaux, et on peut apprendre énormément si on sait où chercher,” explique-t-elle. Pour elle, l’essentiel est de trouver des contenus instructifs et positifs, plutôt que de se laisser emporter par le buzz éphémère et souvent creux. “La Wagalaise souhaite incarner l’authenticité et la passion sur les réseaux sociaux. Elle veut montrer qu’il est possible d’avoir du succès sur les réseaux sociaux tout en restant fidèle à soi-même et en partageant avec générosité ce qui nous tient à cœur.

Farida Thiombiano
Lefaso.net