SOUSTITRE
lundi 7 octobre 2024, par Jack
Présentée comme une alternative « moins dangereuse » comparativement à la cigarette classique, la cigarette électronique, attire de plus en plus de fumeurs, surtout les jeunes. Cependant, derrière son caractère discret et « cool », ce nouveau mode de consommation du tabac cache bien de dangers. Reportage.
Cité an 3, avenue du capitaine Kouanda. Sur cette voie au cœur de la capitale, et aux yeux de tous, dans une boutique qui donne l’impression d’une parfumerie, sont exposées des gammes variées de vapoteuses ou vaporisateurs (dispositifs électroniques, rechargeables ou jetables, générant une fumée destinée à être inhalée). Dans cet endroit sous vidéo surveillance, une dame très souriante accueille ceux qui franchissent la porte vitrée. « Bonjour, comment allez-vous ? Vous êtes-là pour les vaporisateurs ? Vous fumez ? C’est pour un nouveau fumeur ou un habitué qui désire faire du sevrage ? », assène-t-elle de questions, l’air surpris de voir une femme en ces lieux. Nous jouons le jeu, puis elle commence à faire des propositions. « Il y a les vaporisateurs rechargeables avec des parfums ici à 15 000 FCFA et plus. Et il y a aussi les vaporisateurs jetables à 12 000 FCFA. Je vous conseille les rechargeables, car vous pouvez doser la nicotine à votre convenance », détaille-t-elle. A la question de savoir si ces vapoteuses non rechargeables sont dangereuses, elle répond : « il y a un peu de nicotine, mais pas comme dans les cigarettes ordinaires. La nicotine est présente dans plusieurs aliments hein ! Mais c’est le dosage excessif qui est dangereux », tente d’expliquer cette ‘‘spécialiste en herbe’’.
Sur le flanc droit de la boutique, une panoplie de parfums « sans dangers » pour agrémenter le goût des cigarettes électroniques pour les personnes addictes est classée par contenance. Au prix de 4 000 FCFA, 10 millilitres du précieux nectar sont servis à qui veut. La jeune dame propose aussi des services d’accompagnement progressif pour arrêter la cigarette avec les vaporisateurs dont la nicotine serait minime. Pour nous extirper des lieux, nous promettons de revenir un autre jour avec les sommes demandées.
Ailleurs, au quartier Kouritenga, sur le Boulevard Mohammed Kadhafi, partie sud de la capitale, une autre dame derrière son comptoir est occupée avec deux adolescents qui souhaitent acheter des vaporisateurs rechargeables. Ici, contrairement à la première boutique, ce sont uniquement des vaporisateurs rechargeables qui sont proposés. « Nous n’avons pas de puffs (cigarettes électroniques jetables après consommation, ndlr), il n’y a que des cigarettes que l’on peut charger », présente-t-elle, tout en sortant des échantillons de leur carton. Les deux adolescents s’affairent à faire un choix. L’un d’eux, qui semble très intéressé par ces cigarettes électroniques rechargeables, cherche celles avec le minimum de nicotine à l’intérieur. « Combien de bâtons (cigarettes ordinaires) fumez-vous habituellement ? », demande-t-elle à son client. « Environ quatre par jour, mais j’en veux avec un minimum de nicotine », répond-t-il. La dame lui propose alors de prendre un vaporisateur contenant trois millilitres de nicotine pour commencer son sevrage. L’autre client, quant à lui, semble être un connaisseur. Après un bref balayage du regard sur les étagères et sans trop poser de questions, il fait son choix. « Ce modèle coûte 35 000 FCFA et nous pouvons vous offrir un parfum de votre choix en bonus », lui fit-elle savoir. Sans discuter, il remet à la dame la somme demandée, puis s’empare de son carton avant de quitter les lieux.
Du constat fait sur place, ce commerce attire les jeunes. Mais, les vendeurs avides d’argent ne se soucient pas de la santé de leurs clients, brandissant le caractère « sevrant », de ce nouveau modèle de consommation du tabac. Ces boutiques sont aussi très présentes sur les réseaux sociaux avec une audience majoritairement jeunes. Pourtant, la loi 040 -2010/AN du 25 novembre 2010 portant lutte contre le tabac au Burkina, en son article 24, dispose que la vente par internet ou par tout autre moyen qui ne permet pas la vérification de l’âge de l’acheteur est interdite.
Les jeunes, principaux consommateurs
Selon la plupart des jeunes consommateurs de ces cigarettes électroniques qui ont témoigné de façon anonyme, c’est l’effet discret de ces vaporisateurs qui les ont séduits. « Ça ne fait pas sentir mauvais comme les bâtons de cigarette et aussi ça fait branché », justifie Yan (nom d’emprunt). Bien que la consommation lui coûte environ la somme de 19 000 FCFA par mois, le jeune élève ne compte pas s’en défaire de sitôt. « C’est avec l’argent de poche et aussi souvent celui du carburant pour la moto que j’achète les puffs », confie-t-il, précisant que ses parents ne sont pas au courant qu’il fume. Contrairement à lui, Léon (nom d’emprunt), souhaite arrêter d’absorber la cigarette électronique. Issu d’une famille aisée, l’étudiant débourse près de 40 000 FCFA chaque mois pour se procurer ce qu’il qualifie de « plaisir éphémère ». Il a commencé cette consommation en classe de seconde. « Je n’ai jamais consommé la cigarette classique », dit-il. A l’en croire, la plupart de ses camarades possèdent des cigarettes électroniques qu’ils trimballent partout où ils vont. « J’ai commencé avec les puffs. Présentement, je prends les vaporisateurs rechargeables. Mais, j’en suis très dépendant. Dès que j’ai un petit souci ou une angoisse, ça me permet de me calmer », explique Léon, qui dit avoir la gorge qui gratte très souvent depuis quelque temps. Il dit être conscient que ce plaisir risque de lui coûter cher s’il n’arrive pas à s’en défaire.
La consommation de la cigarette électronique peut effectivement s’avérer destructrice, comme en témoigne l’histoire tragique racontée par Landry Ouédraogo, formateur certifié des Nations-unies en prévention de l’abus des drogues. Landry Ouédraogo a reçu, en janvier 2020, une famille désespérée, composée d’un père, d’une mère et de leur fils de 15 ans, Papy. Ce dernier, pourtant excellent élève et sportif, était tombé dans la consommation de la cigarette électronique un an plus tôt. Les symptômes étaient clairs, mais ignorés : gorge sèche, fatigue intense, déshydratation, et un besoin fréquent d’eau. En mars 2020, Papy, déjà très affaibli par un cancer de la gorge, fut hospitalisé après avoir perdu 30 kilos en seulement quelques mois. Malheureusement, il succomba en avril 2020, laissant ses parents dévastés. La douleur était telle que, quelques mois plus tard, la mère développa un cancer du pancréas lié au stress. Ce drame, selon Landry, témoigne de la gravité des effets de la cigarette électronique, souvent sous-estimée.
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Dans certains établissements, le phénomène devenu banal, s’est gangrené. C’est ce que nous fait savoir Imelda Sawadogo. « Les élèves, pendant les temps libres, n’hésitent pas à consommer leurs puffs. Ils le font devant les établissements et même à l’intérieur, dans la cour parfois. Cela est devenu plus qu’un effet de mode, car même les filles s’adonnent à cette pratique. Ils utilisent un seul puff pour plusieurs personnes. Ils s’en procurent auprès des boutiques en ville ou auprès de certains de leurs camarades qui en vendent dans les lycées », témoigne la jeune fille. Voyant ses pairs s’adonner à cette pratique pour se faire accepter dans des groupes, elle s’inquiète fortement.
Calqué de l’Occident avec une forte présence mondiale
Les cigarettes électroniques ne sont pas produites au Burkina Faso. La majorité présente sur le marché provient de pays européens. Selon le site de Naturacig, une marque française spécialisée dans la vente de vapoteurs, la popularité croissante de la cigarette électronique à l’échelle mondiale peut être attribuée à un ensemble de facteurs. « Les fumeurs sont de plus en plus conscients des risques associés au tabagisme traditionnel. La promesse de réduire l’exposition aux substances nocives et cancérigènes présentes dans la fumée de cigarette a incité de nombreux fumeurs à envisager la cigarette électronique comme une alternative plus sûre », justifie la marque. Elle met en avant aussi la possibilité qu’ont les consommateurs de choisir différents niveaux de concentration de nicotine dans les e-liquides (pour gérer leur dépendance à la nicotine). Les jeunes interrogés plus haut, font également cas de la variété de saveurs comme attraction vers ces produits. Les e-liquides sont disponibles dans une vaste gamme de saveurs, allant du tabac traditionnel aux fruits, desserts et bien plus encore.
A son avènement, certains pays et organisations ont soutenu la cigarette électronique comme une option plus sûre par rapport au tabagisme traditionnel. Ces campagnes ont contribué à sensibiliser davantage les fumeurs aux avantages potentiels du vapotage. En Afrique, on estime à 5,6 millions, le nombre de consommateurs de vapoteurs, selon une étude américaine du National Library of Medecine en 2022. Le nombre de vapoteurs dans le monde était estimé, en 2021, à environ 82 millions de personnes.
Un piège ?
Le Professeur Georges Ouédraogo, pneumologue et tabacologue au CHU Yalgado Ouédraogo, indique que la cigarette électronique n’est pas la solution miracle que beaucoup espèrent. Bien que présentée comme « moins nocive », elle présente des risques similaires à la cigarette classique. « Même si certaines cigarettes électroniques ne contiennent pas de nicotine, les substances liquides utilisées sont toxiques pour le corps humain », explique-t-il. Mais c’est surtout l’addiction qui inquiète le spécialiste. « La nicotine est, même en faible quantité, responsable de la dépendance. Une fois accrochée, la personne devient esclave de sa consommation », informe-t-il.
Pire encore, il ajoute que le processus de fonctionnement de cette cigarette entraîne la production de substances chimiques dangereuses pour l’organisme. « Vous changez peut-être de cause, mais vous aurez toujours des problèmes », avertit le professeur avec gravité.
C’est aussi ce qu’affirme Adama Zango, coordonnateur d’Afrique contre le tabac (ACONTA). Pour lui, même si jusqu’à présent, il n’y a pas d’études claires qui font ressortir les dangers liés à la consommation de la cigarette électronique, il y a des inconvénients. « Nous savons au moins que certains vaporisateurs contiennent du tabac, donc ont forcément les mêmes effets néfastes que la cigarette ordinaire sur l’organisme. La cigarette électronique par exemple, dégage des aérosols qui contiennent du plastique qui, naturellement, empoisonne l’organisme », déplore-t-il. Le piège est que, selon lui, la cigarette électronique s’est introduite comme un moyen de réduire la consommation du tabac. « Mais la réalité est tout autre avec les mêmes risques tels que les maladies cardiovasculaires, les cancers du poumon et de la gorge et autres », révèle Adama Zango.
Aussi, le tabacologue, Pr Georges Ouédraogo, fait savoir qu’un bâton de cigarette classique contient un milligramme de nicotine et que c’est presque la même quantité ou plus, pour les cigarettes électroniques. « Soyons ferme et clair, arrêter totalement la cigarette classique, ne pas consommer autre forme de tabac, a un bénéfice. Prendre la cigarette électronique, c’est vrai que c’est moins dangereux, mais il n’y a pas absence totale de danger parce qu’il y a parfois de la nicotine. En plus, il y a les substances liquides qui sont à l’intérieur qui vont être réchauffées avec la plaque chauffante qu’il y a au niveau de la cigarette électronique. Donc, il va se passer une sorte de pyrolyse (comme si vous voulez allumer la cuisine ou l’usine). Donc, forcément, il y a des réactions chimiques qui vont entraîner la production de substances chimiques qui vont créer des problèmes pour les personnes qui en consomment. La personne va changer de cause de problème, mais il y aura toujours des problèmes de santé », détaille le pneumologue.
Autorités, établissements scolaires, parents, tous concernés
Landry Ouédraogo compte en premier lieu sur le rôle crucial des parents dans la détection des signes d’alerte. Le formateur certifié des Nations-unies en prévention de l’abus des drogues conseille alors une approche calme et ouverte, fondée sur l’écoute active et le dialogue. « Souvent, dès les premiers mots, les parents commencent à réprimander. Mais il est essentiel d’écouter pour comprendre et non pour condamner », conseille-t-il. En adoptant cette approche, les parents peuvent mieux cerner les comportements de leurs enfants et les accompagner dans la prévention. Le spécialiste de la prévention de l’abus des drogues s’en remet également à l’engagement des autorités et des établissements scolaires. « Les établissements scolaires doivent, en première ligne, mettre en place des programmes de sensibilisation et de prévention. Cela inclut des cours sur les dangers de la cigarette électronique et des formations spécifiques pour le personnel enseignant, afin qu’ils puissent détecter rapidement les signes d’une consommation chez les élèves. Les campagnes de sensibilisation doivent être renforcées avec des interventions de spécialistes, de témoignages poignants comme celui de la famille de Papy, et des discussions ouvertes en classe pour informer les jeunes sur les risques concrets », propose-t-il.
Les autorités locales et nationales, quant à elles, doivent, de l’avis de Landry Ouédraogo, établir des lois plus strictes pour encadrer l’accès et la vente de la cigarette électronique aux mineurs. Cela pourrait inclure l’interdiction de ces produits en milieu scolaire et la régulation des boutiques vendant ces dispositifs. « Une surveillance accrue et des sanctions dissuasives pour les points de vente qui ne respectent pas la réglementation sont essentielles pour limiter l’accès des jeunes à ces produits dangereux. Les autorités devraient également s’engager dans des campagnes publiques pour sensibiliser la population aux dangers de la cigarette électronique, en particulier dans les médias et sur les plateformes numériques où les jeunes sont souvent les plus actifs », ajoute-t-il. Pour Landry Ouédraogo, la prévention reste la meilleure arme. « Prévenir vaut mieux que guérir », avertit-il. Pour y parvenir, il appelle les parents à se former et à s’informer sur les risques liés à la consommation de drogues, y compris la cigarette électronique. Il propose ses services aux parents pour les aider à jouer un rôle actif dans la protection de leurs enfants, car, comme le souligne Landry Ouédraogo, « il n’y a point d’avenir dans un pays où les jeunes se détruisent ».
L’ACONTA, au cœur de la lutte contre le tabagisme
Dans un contexte où la consommation de tabac continue de faire des ravages parmi les jeunes et les adultes, l’organisation Afrique contre le tabac (ACONTA) créée en 2001, mène une lutte inlassable pour protéger la santé publique au Burkina Faso. L’objectif principal de cette association est la sensibilisation sur les dangers du tabagisme, en particulier auprès des jeunes. Son coordonnateur Adama Zango explique que cette lutte lui tient particulièrement à cœur, car il a été, depuis sa jeunesse, spectateur de ce fléau. C’est donc avec détermination qu’il a rejoint ACONTA pour aider ses frères et sœurs à sortir de cet engrenage. Le travail de l’organisation ne s’arrête pas à la sensibilisation. Elle fait également le plaidoyer pour l’encadrement de la consommation et la commercialisation du tabac au Burkina Faso.
Concernant la cigarette électronique, Adama Zango pense qu’elle encourage un relâchement dans la vigilance, car elle est perçue comme moins dangereuse. Il met en garde contre ce qu’il qualifie de « piège » de croire que ces nouveaux dispositifs réduisent les risques, alors qu’ils ne font que prolonger l’exposition aux substances nocives. « Bien que la loi 040 encadre déjà la consommation de produits contenant du tabac, elle n’inclut pas la nicotine utilisée exclusivement dans certaines cigarettes électroniques. ACONTA plaide pour une révision de la réglementation afin de prendre en compte ces nouveaux produits émergents, comme le font certains pays africains, comme le Mali qui a choisi d’interdire purement et simplement certains nouveaux produits du tabac », a-t-il indiqué, estimant qu’une révision complète de la loi est nécessaire pour protéger davantage les jeunes, souvent exposés à ces produits sans comprendre les dangers auxquels ils font face.
Consciente que les jeunes sont plus réceptifs aux messages diffusés sur les réseaux sociaux, l’association a donc adapté sa stratégie en investissant massivement dans la communication en ligne via des plateformes comme YouTube, Facebook et Instagram...
« Par ailleurs, ACONTA collabore activement avec des établissements scolaires et universitaires pour mener des campagnes de sensibilisation dans ces milieux. Une étude menée en 2016 a montré que les cigarettiers ciblent particulièrement les enfants, en installant des points de vente de cigarettes à proximité des établissements scolaires. Cette situation a conduit à l’adoption d’un décret portant protection du domaine scolaire (Le Conseil des ministres en séance du mercredi 19 février 2020, a pris un décret rectificatif du décret n°2016-926/PRES/PM/MATDSI/MJDHPC/MENA du 03 octobre 2016, portant protection des domaines scolaires) et qui interdit la vente de cigarettes et autres stupéfiants aux apprenants à moins de 400 mètres des écoles », fait savoir le coordonnateur.
Toujours selon lui, le Burkina Faso est un exemple en matière de lutte anti-tabac en Afrique francophone, avec la création d’une unité de sevrage tabagique et des actions régulières de sensibilisation. « Je félicite le gouvernement burkinabè, qui fait de grands efforts pour protéger la population contre les effets néfastes du tabac. Grâce à l’engagement des autorités et des associations, le Burkina Faso occupe une place respectable au sein des pays africains dans la lutte contre le tabac », a-t-il précisé. Cependant, il reste encore beaucoup à faire, notamment en matière de renforcement des textes de loi et de sensibilisation dans les zones rurales.
L’organisation continue ainsi à plaider pour que les autorités révisent la loi sur la consommation du tabac et intègrent les nouvelles formes de produits du tabac émergents, tels que les cigarettes électroniques et les dispositifs de tabac chauffé.
Près de 4 700 décès par an au Burkina des suites de maladies liées au tabac
Selon un rapport du « Dossier d’investissement pour la lutte anti-tabac au Burkina Faso » publié en 2024, près de 4 700 Burkinabè meurent chaque année des suites de maladies liées au tabac. Ces morts représentent 2% de tous les décès du pays par an. Environ 35 % de ces vies perdues sont dues à l’exposition au tabagisme passif (exposition d’autrui aux effets néfastes de la fumée du tabac). L’étude fait ressortir aussi l’impact économique du tabagisme en 2019 au Burkina Faso. Par ailleurs, les décès attribuables au tabac par maladie au Burkina Faso, au cours de la même année sont divers (voir tableau ci-dessous).
Cette consommation cause environ 57 milliards de FCFA de pertes économiques. Ces pertes sont équivalentes à 0,5 % du Produit intérieur brut (PIB) du Burkina Faso. Elles comprennent 6,6 milliards de dépenses directes de santé pour traiter les maladies liées au tabac, une mortalité due au tabac évalué à 12 milliards et 38 milliards de réduction de la productivité au travail due à l’absentéisme et au présentéisme. Les pertes de productivité dues au tabagisme actuel au Burkina Faso, qui représentent 47 % de l’ensemble des coûts économiques liés au tabac, montrent comment le tabagisme entrave le développement du Burkina Faso au-delà de la santé. A noter que ce dossier prend en compte toute forme de consommation de la cigarette, y compris celle électronique.
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Dans un rapport de l’OMS sur l’épidémie mondiale du tabagisme, 2021, au Burkina Faso, 15,2 % des adultes (15 ans et plus) consomment du tabac, avec une prévalence plus élevée chez les hommes (23 %) que chez les femmes (7,2 %). En ce qui concerne spécifiquement les cigarettes, 8,7 % des adultes fument des cigarettes (16,9 % des hommes et 0,5 % des femmes).
La loi antitabac au Burkina punit d’une amende d’un million (1 000 000) de francs CFA à cinquante millions (50 000 000) de francs CFA, quiconque se serait rendu coupable d’une publicité en faveur du tabac et des produits du tabac ou aurait parrainé, fait parrainer ou sponsoriser toute activité de quelque nature que ce soit par l’industrie du tabac ou ses démembrements. Cependant, la publicité des nouveaux produits du tabac telle que la cigarette électronique sur les réseaux sociaux n’est pas règlementée.
Farida Thiombiano
Lefaso.net
Le 06 avril 2021, la mairie de Ouagadougou a publié un arrêté portant interdiction de la consommation de la chicha. Cet arrêté composé de 6 articles indique que la consommation de la chicha dans la commune de Ouagadougou dans les lieux publics, clos ou non, est interdite. « Tout responsable de débit de boissons et autres établissements recevant du public est tenu d’y afficher de façon apparente l’interdiction de consommer la chicha. Il doit également veiller au respect strict du présent arrêté sous peine de fermeture de son établissement ou de retrait de l’autorisation d’ouverture dudit débit de boissons. Tout contrevenant aux termes du présent arrêté s’expose au paiement d’amendes sans préjudice des poursuites pénales conformément aux textes en vigueur », précise l’arrêté.
Liens : The prevalence of electronic cigarettes vaping globally : a systematic review and meta-analysis