Le club d’allemand du lycée mixte de Gounghin est composé de plus de 70 élèves membres, de la classe de quatrième à la terminale. C’est un cadre d’apprentissage de la langue allemande à travers la lecture, des sketches et des jeux instructifs. Il organise aussi des soirées inter-établissements.

Eudoxie Ouédraogo, présidente du club, l’a intégré depuis sa classe de 4e. Actuellement en classe de 1ère série A, le club l’a beaucoup aidé à améliorer son niveau en allemand. « Avec notre enseignant d’allemand monsieur Ousmane Kaboré, j’ai appris davantage. C’est surtout à partir de la classe de la classe 2nde que j’ai appris à communiquer en allemand et à parler aisément. Le club m’a aussi permis de suivre des formations dans plusieurs domaines », nous dit la présidente du club.
La jeune fille s’exprime aisément en allemand et sait écrire également.

Suite à une compétition et au partenariat de l’établissement avec l’institut Goethe, elle a obtenu un séjour de trois semaines en Allemagne en juillet dernier 2023. « Nous étions trois à bénéficier de ce voyage au lycée mixte de Gounghin. J’ai fait la connaissance de plusieurs personnes d’autres pays. Nous avons suivi des cours en allemand et nous avons pu faire des sorties de découverte » a indiqué Eudoxie Ouédraogo.

Elle nous confie avoir toujours souhaité être interprète même si elle n’avait pas identifié la langue à traduire. « Mais comme j’ai appris beaucoup de choses dans la langue allemande, je pense que je pourrais être interprète allemande. En attendant je pourrais donner des cours en allemand », ajoute la jeune élève.

Plus on l’apprend tôt, mieux on la comprend

« En allemand, il y a des mots compliqués à prononcer mais lorsque tu commences à apprendre tôt, c’est plus facile. Par exemple, mes camarades qui n’ont pas commencé à apprendre tôt diront que c’est difficile alors que moi je trouve que c’est facile », pense Eudoxie Ouédraogo. Elle conseille donc à ceux qui souhaitent bien comprendre l’allemand de se procurer un dictionnaire et d’être réguliers au cours. « Il faut aussi participer activement aux cours même si on ne comprend pas car cela permet d’avoir des explications. Le fait d’être membre du club permet d’améliorer son niveau de langue. J’essaie d’aider mes camarades qui ont des difficultés à mieux comprendre l’allemand. »

Ousmane Kaboré, enseignant d’allemand au lycée mixte de Gounghin depuis 7 ans, accompagne les élèves du club d’allemand. Selon lui, cette langue, même si elle est difficile au vu de ses tournures et de ses réalités grammaticales qui n’existent pas forcément dans la langue française, reste une belle langue à découvrir. « Lorsque quelque chose nous intéresse, on fait l’effort d’apprendre. Je dis toujours aux élèves de démystifier cette langue et, avec quelques entraînements, l’apprentissage va vite. C’est une langue un peu incontournable surtout pour les élèves de série A qui souhaitent décrocher leur baccalauréat » indique l’enseignant.

De plus, il affirme que la mise en place de ce club permet de dévoiler les talents cachés des élèves et d’apprendre la langue allemande en se divertissant. « Les élèves ont l’occasion de se frotter à d’autres aussi bien pour un partage d’expériences que pour apprendre. Je suis là comme encadreur du club et j’oriente les élèves dans leurs activités. Nous essayons d’aider les élèves parce qu’il y a les cours mais il y a les activités parascolaires qui sont importantes. »

Comprendre la langue allemande peut ouvrir des portes

En dehors de l’enseignement et de l’interprétation de la langue, il y a d’autres ouvertures que la langue allemande peut offrir aux élèves qui s’y intéressent, selon Sieur Kaboré. Il explique qu’en raison du vieillissement de sa population, l’Allemagne a de plus en plus en plus besoin d’employés. « Lorsqu’il y a des élèves ou des étudiants qui ont des compétences en allemand et qui savent faire autre chose, ils ont beaucoup de chances d’être recrutés. Il y a plusieurs entreprises allemandes qui font des recrutements au Burkina. Etant enseignant à l’institut Goethe, je vois beaucoup d’Allemands qui viennent recruter des jeunes qui ont une formation en mécanique, en pâtisserie, et bien d’autres domaines. Même si comprendre la langue seulement ne suffit pas, c’est un plus pour ouvrir des portes », informe Ousmane Kaboré.

Il encourage ainsi les élèves, surtout ceux de la série littéraire, à s’intéresser à la langue allemande car elle pourrait ouvrir beaucoup de portes.

Farida Thiombiano
Lefaso.net