A 28 ans, Kiswendsida Justin Nikièma est détenteur de son propre garage dans le secteur 51 de Ouagadougou. Après avoir quitté les bancs depuis la classe de CM1, ce jeune patron s’est formé en mécanique automobile pendant plusieurs années avant d’ouvrir son garage il y a quatre ans.
Le constat est qu’il est rare de trouver un garage dirigé par un jeune. Après avoir abandonné très jeune ses études, Justin Nikièma s’est engagé dans l’apprentissage de la mécanique auto. Après de nombreuses années de travail et parfois sans salaire, c’est en 2018 que Justin ouvre son propre garage. D’abord « apprenti-mécanicien », comme on appelle les apprenants de ce métier, il dit avoir travaillé longtemps pour des gens afin de bien apprendre le métier.
Il est aujourd’hui un spécialiste de la mécanique auto, lui qui est parti d’une vision. « C’est par amour du travail que j’ai décidé de me mettre à mon propre compte. Mais avant cela, j’ai travaillé plus de cinq ans pour différentes personnes afin d’économiser un peu d’argent et me lancer », indique-t-il. Selon lui, la mécanique auto n’est pas un travail complexe, mais il faut néanmoins avoir un fonds de roulement. Il y a des situations par exemple où il doit acheter les pièces à changer en attendant l’arrivée du client.
En cette saison des pluies, on se croirait dans un parc automobile dans son garage, à cause des nombreux véhicules en attente de réparation. Cette situation s’expliquerait par la dégradation des routes qui endommage de nombreux véhicules. Malgré l’arrivée de plusieurs voitures en panne, Justin et son équipe satisfont les besoins de leur clientèle. Son équipe est composée d’une douzaine de jeunes. « J’emploie actuellement cinq mécaniciens auto et je forme sept stagiaires », nous confie-t-il.
Le jeune patron accueille plusieurs jeunes hommes désireux de se faire former. C’est le cas de son chef de garage, Georges Nayagwé. Arrivé il y a environ trois ans, il n’avait aucune notion de la mécanique auto. Georges fait aujourd’hui la fierté du garage car il y a tout appris. « J’ai commencé à travailler ici en 2019. C’est mon père qui m’a trouvé ce travail à l’époque. Quand je suis arrivé, c’est Justin qui m’a formé et j’ai gravi les échelons jusqu’à devenir le chef de garage actuellement », nous raconte-t-il. Ce "bon petit" du patron a arrêté ses études en classe de 4e. Il espère être un jour à la tête de son propre garage ; mais pour l’heure, il continue d’apprendre auprès de son mentor. Selon le second du patron, ce métier n’est pas toujours facile, mais lorsqu’on utilise bien son cerveau, on s’épuise moins physiquement.
Ne jamais réduire ses ambitions à cause des difficultés
Depuis l’ouverture de son garage, Justin a rencontré d’énormes difficultés en raison surtout des factures impayées de certains clients. Cette situation est un frein à l’agrandissement de son business. « Il arrive que je termine la réparation d’un véhicule et que le client ne solde pas la facture. Dans ce cas de figure, je suis obligé parfois de négocier car la manière forte n’arrange rien. Pourtant, si tous les clients payaient normalement, j’aurais pu étendre mon activité. Je reste néanmoins optimiste et je ne réduis pas mes ambitions car ce sont les difficultés de la vie », déclare-t-il.
En dehors de son activité de mécanique auto, Justin Nikièma s’investit parfois dans la vente de véhicules automobiles. « Certains clients qui veulent acheter un véhicule et qui ne s’y connaissent pas préfèrent confier cette tâche à un garagiste. Dans ce cas, je me rends à Lomé aux frais de ces derniers et je ramène le véhicule de leur choix », détaille Justin.