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Koudougou / Conduite de taxi-moto : Plusieurs jeunes en ont fait leur source de revenus

mercredi 17 avril 2024, par Jack

Comme dans plusieurs villes du Burkina Faso, la motocyclette est le moyen de déplacement par excellence. Et la ville de Koudougou ne fait pas exception. De nombreux jeunes utilisent ce moyen de déplacement pour gagner leur vie. On retrouve de nombreux taxis-motos sur les routes et surtout au sein de la gare routière. Motos de grosse ou de petite cylindrée, tous proposent leurs services à ceux ou celles qu’ils rencontrent.

Dès l’arrivée d’un car à la gare routière de Koudougou, surgissent instantanément de nombreux conducteurs de taxi-moto. Ces derniers, qui maîtrisent les horaires des compagnies de transport, proposent leurs services à ceux qui frôlent le sol de la « cité du cavalier rouge ». En majorité jeunes, ils font la navette plusieurs fois par jour à la recherche de leur pitance quotidienne. L’activité a même fait naître une association qui compte près de 60 membres, conducteurs de taxi-moto.

Jules Ily est un membre de l’association des conducteurs de taxi-moto de Koudougou. Il est dans le domaine depuis 2019. « Les taxis-motos ont leur base à la gare routière et à partir de là, nous conduisons les gens où ils veulent. À Koudougou, tout le monde préfère la moto parce que c’est plus pratique que la voiture », indique Jules Ily. Il déclare que ses tarifs sont abordables compte tenu du prix du carburant.

Jules ILy est conducteur de taxi-moto depuis 2019.

« À Koudougou ici, on a plus de carburant à partir de 500 francs CFA mais à 600 francs CFA, donc nos tarifs sont en fonction de ça. On calcule la distance. De la mairie à la gare, nous demandons 500 francs CFA au client. Mais de la gare à l’université par exemple, c’est 1.000 francs CFA. Souvent quand c’est dans les villages aux alentours, on s’entend avec le client sur une somme », précise-t-il. Grace à ce métier de chauffeur d’engin à deux roues, il affirme pouvoir nourrir sa famille et être à l’abri des vices.

Pour la sécurité des passagers, plusieurs fois dans l’année, l’association réunit ses membres pour les sensibiliser sur le code de la route. La sensibilisation porte généralement sur le nombre de passagers car il est interdit de prendre plus d’une personne. « Il nous arrive de collaborer avec la police municipale dans ce sens. Tout ceux qui ont la possibilité de nous soutenir n’ont qu’à nous soutenir. Je ne parle pas de soutien financier mais moralement surtout », a dit Jules Ily. Les membres de l’association portent généralement un numéro identifiant et une tenue reconnaissable à sa couleur.

Généralement ces jeunes louent les motos à des commerçants en contrepartie d’une somme forfaitaire quotidienne. C’est ce que nous fait comprendre Émile Yaméogo qui a commencé cette activité il y a une année. « Quand j’ai commencé, j’ai vu que c’était une activité dynamique qui me rapporte un peu et qui aide les gens. La plupart des conducteurs louent les motos pour travailler. Par jour, je paie 2 500 francs CFA aux propriétaires de la moto, peu importe ma recette. Que j’ai eu de l’argent ou pas c’est ce montant que je dois verser au propriétaire », a précisé le jeune homme. Il ajoute que les clients se plaignent très souvent des coûts mais ils n’ont pas la possibilité de les réduire.

Émile Yaméogo loue sa moto de travail à 2 500 francs CFA par jour

Pour certains, cette activité est temporaire. C’est le cas de Pascal Yaméogo, étudiant en lettres modernes à l’université Norbert Zongo, qui finance ses études grâce à la conduite de moto. « Tout a commencé quand j’ai quitté la Côte d’Ivoire pour venir étudier à Koudougou. J’ai vu qu’il était difficile de trouver un petit métier à exercer. C’est ainsi que j’ai expliqué la situation à un grand frère qui m’a parlé de cette activité et m’a acheté une moto. Après ma première année d’exercice, j’ai pu économiser pour acheter ma propre moto pour être plus autonome », relate l’étudiant chauffeur de moto.

"J’ai pu m’acheter une moto après une année de travail de chauffeur de moto" Pascal Yaméogo, étudiant en troisième année de lettres modernes à l’université Norbert Zongo de Koudougou

Lorsque c’est une personne âgée ou malade, ces chauffeurs disent faire l’effort de comprendre mais quand c’est une personne valide, ils refusent. Cependant, ces jeunes rencontrent souvent des clients généreux et compréhensifs alors que d’autres clients n’hésitent pas à les dénigrer, selon Jules Ily. Si certains exercent l’activité en espérant trouver mieux plus tard, d’autres par contre aimeraient devenir des patrons de leurs propres structures de taxis. Ils sont aussi conscients que les risques sont élevés car au delà de tout, ils transportent des vies qu’ils doivent protéger.

Farida Thiombiano
Lefaso.net

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