Pouvez-vous présenter le magazine ?
L.B :Planète enfant est un magazine pour les jeunes de 8 à 17ans. C’est un magazine de savoir, de lecture et d’ouverture. Il est vendu partout en Afrique francophone et aussi à l’étranger notamment en France et aux Antilles.

La dictée du Brevet d’études du premier cycle, session de 2013, a été tirée de Planète enfant, quelles ont été vos sentiments, en tant que premier responsable de ce magazine ?
Lionel Bilgo : C’est une satisfaction et une reconnaissance du travail extraordinaire que font les journalistes et la rédactrice en chef que je félicite au passage, ça vient également nous donner du tonus à œuvrer justement pour que le travail soit reconnu partout où nous passons. C’est une manière d’encourager les enfants à aller vers ce magazine qui leur apporte un certain savoir de façon ludique, mais aussi qui leur permet d’évoluer en tant qu’enfant et de rentrer dans le monde adulte de façon sereine. Ce n’est pas un magazine de loisir uniquement mais d’apprentissage et d’éveil d’intelligence.

Comment se procurer planète enfant ?
L.B :Il y a des abonnements qui se font dans les écoles. Nous avons des diffuseurs dans chaque pays d’Afrique qui vont chercher à chaque rentrée scolaire dans les écoles et des classes des abonnés. L’enfant peut s’abonner dans son école et le magazine lui est livré ou encore on peut se le procurer dans les kiosques à journaux ou dans les stations services en fonction des pays.Il est vendu à 1200F CFA le numéro et à l’abonnement il est vendu à 7000F CFA l’an. C’est six numéros par an donc une réduction de 200F pour les abonnés.

Comment se portent les ventes de planète enfant ?
L.B :Nous avons connu des moments difficiles en termes de ventes. Il faut savoir que l’Afrique est un continent où le système de diffusion au niveau de la presse et de diffusion ne sont pas encore très bien développés où encore il existe un réseau de distribution et de diffusion dont le coût est énorme.Ce qui est difficile pour apporter le produit auprès du consommateur final. Aujourd’hui, le journal se porte assez bien et nous espérons qu’il se portera mieux demain en termes de ventes.

Après plus de 20ans d’existence, quels sont les changements opérés en son sein ?
L.B : Il faut savoir que le monde évolue et de ce fait, le contenu des magazines depuis plus de 20ans a évolué pour suivre l’évolution de ce monde. Au niveau même des rubriques, on peut constater qu’il y a des rubriques qui existaient avant et qui n’existent plus et d’autres qui n’existaient pas et qui existent maintenant.Il y a aussi une évolution dans le contenu, la manière d’expliquer les choses aux enfants. On essaie de rajeunir le contenu des magazines pour répondre au mieux aux besoins du client qui est l’enfant lui-même.

Y a-t-il d’autres nouveautés de planète enfant ?
L.B : Planète enfant a vu l’année dernière la naissance de « Planète j’aime lire », pour les enfants les plus petits à partir de 4 à 5 ans. C’est un magazine qui se lit, accompagné des parents parce que pour nous, l’éducation ou l‘apprentissage de la lecture doit se faire avec la complicité des parents. Nous avons fait un test pilote sur la vente de ce magazine dans trois pays à savoir le Burkina, le Mali et la Cote d’Ivoire.

Quels ont été les résultats de ce test ?
L.B : A partir de ce test, nous savons qu’il y a un besoin, une attente. Les ventes se sont très bien passées et l’année prochaine nous allons étendre le produit de ce magazine dans le reste des pays où nous ne sommes pas allés.

Il y a t- il un engouement pour la lecture en Afrique ?
L.B : Il y a une phrase qui dit que en Afrique on ne lit pas et ils ont tourné cette phrase en dérision en disant « si on veut cacher quelque chose à un africain mettez- le dans un livre ».Malheureusement, on remarque que la lecture n’est pas effectivement le propre de beaucoup de gens. Je pense que le problème tient son origine dans le nid parental et familial. Les parents ne consacrent pas du temps à apprendre ou à partager les joies de la lecture à leurs enfants. Je pense que la lecture c’est comme apprendre à faire du vélo et une fois qu’on sait le faire, on ne se lasse plus, et les parents doivent faire l’effort d’accompagner les enfants à aimer la lecture. C’est de notre rôle, nous les parents, de donner une lecture saine aux enfants.Je pense que les résultats ou les perles des examens en Afrique font rire, mais c’est un rire assez rouge mais qui me font pleurer et je pense qu’il faut se battre pour que la lecture soit fondamentale dans la vie de tout enfant dès le bas âge.

Pourquoi vous intervenez uniquement au niveau la jeunesse ?
L.B : Cela est une stratégie. Bayard existe en Afrique depuis 1993 à travers des magazines pour jeunes et pour enfants, et physiquement implanté au Burkina qui est le siège même de la filiale depuis 2011. Notre stratégie c’est de consolider d’abord ce que nous avons mis en place depuis 1993 et peut être que demain nous interviendrons dans d’autres secteurs de la presse mais pour le moment, nous essayons de nous appuyer et de renforcer notre présence auprès de cette cible (les jeunes et les tout petits).

Eveline Koama
Lefaso.net (Stagiaire)