Arrivée à Ouagadougou en 2020 en suivant l’homme qu’elle aimait, Irene Wiafe n’imaginait pas à l’époque qu’elle deviendrait entrepreneure au Burkina Faso. Lorsqu’elle foulait le sol burkinabè, elle suivait uniquement un homme dont elle était amoureuse pour ne pas le perdre. La jeune dame nous raconte le parcours qui l’a conduite au pays des hommes intègres ainsi que son intégration qu’elle pense avoir réussi.
Selon le dernier recensement général de la population, on compte 1 373 ghanéens installés au Burkina Faso. Ils représentent 3,6% de la population étrangère. Dans cette faible représentation, certains ont réussi à se faire une place au soleil. C’est le cas de Irene Wiafe. Actuellement propriétaire d’un restaurant au quartier Kouritenga de Ouagadougou, elle n’avait pourtant pas prévu entreprendre ici.
Alors que son fiancé de l’époque doit venir s’installer pour le travail au Burkina Faso, elle décide de le suivre. Dans son rôle de compagne, elle concocte de délicieux plats ghanéens que les collègues de son fiancé mangent avec appétit. Ces derniers apprécient et lui suggèrent d’en faire un business.
L’idée d’ouvrir un restaurant ghanéen lui traverse l’esprit. Ainsi plus tard avec ses économies, elle s’installe dans un local qui lui sert à la fois de restaurant et de domicile car finalement sa relation amoureuse a tourné court. Elle s’investit peu à peu dans son activité professionnelle puis la clientèle se fait grandissante.
« Le peuple burkinabè est incroyable et très accueillant. Je me suis toujours senti chez moi ici. Je n’ai jamais été mise à l’écart malgré que je ne comprenne pas les langues d’ici », nous dit-elle en anglais car elle ne comprend pas très bien le français. Irene Wiafe avoue qu’elle ne s’attendait pas à se sentir comme chez elle au pays des hommes intègres, malgré la barrière linguistique. « J’ai un peu de mal à comprendre les choses lorsque je vais au marché, surtout les langues locales. Mais je fais un mélange de ce que je comprends avec l’anglais et je m’en sors ».
Ses employés qui sont majoritairement burkinabè l’aident aussi à échanger avec sa clientèle pour se faire comprendre. Son business lui permet d’employer environ quatre personnes et elle travaille avec de nombreux livreurs. Dans son restaurant nommé "Ghana héritage food", elle propose plusieurs recettes de son pays comme le banku, le jolof rice (riz gras ghanéen), le fried rice et biens d’autres. « Les réseaux sociaux ont aussi participé à me faire connaître. J’y suis très active et j’essaie de garder le contact avec mes clients », informe-t-elle.
La jeune dame qui côtoie les autres ressortissants de son pays trouvent qu’ils ne sont pas très nombreux à venir au Burkina. « Le Burkina Faso est un pays d’opportunités et au-delà de la situation qu’il traverse actuellement, je vois un avenir brillant pour ce peuple. Je ne pense pas retourner au Ghana sauf de façon temporaire ou si je me marie à un ghanéen », indique la restauratrice ajoutant qu’elle est un cœur à prendre.